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Cross The Ages nous a jusqu’ici habitués à des personnages au caractère affirmé. Dans cet univers, rares sont ceux dont le silence pèse plus lourd que les mots. L’énigmatique Palmer, autrefois chercheur, est devenu malgré lui une figure prophétique. Il est précisément aujourd’hui l’incarnation d’un dogme aussi troublant que radical, le Vide Noir.
De victime à bourreau, la frontière est si mince. Ce culte qui repose sur l’effacement total de l’identité, des souvenirs et de l’ego, est un paradoxe fascinant. C’est justement cet abandon absolu qui confère à Palmer une aura aussi singulière. À travers ces deux cartes exclusives, nous découvrons un Palmer ayant tout oublié de son existence passée. Le néant l’a entièrement consumé.
Et pourtant, Palmer n’a pas toujours été Palmer. Autrefois, il était Roby-Ji, un scientifique talentueux, un père aimant, et un citoyen de Mantris. Mais ce passé a été délibérément sacrifié, englouti par le Vide Noir, au nom d’une mission plus grande qu’il n’a pas choisi.
L'ultime bataille de Palmer pour sa liberté.

Palmer Version Standard
Dans cette version standard de la carte exclusive, Palmer n’a pas encore totalement succombé à l’endoctrinement. Il lutte encore, mais cette bataille ne se joue pas contre un adversaire extérieur. Elle se déroule au cœur même de son esprit.
Face à un échiquier dont les pièces sont des cristaux de pensée, il tente de dominer un ennemi invisible. Son regard est dur, ses traits sont marqués par la tension, ses gestes trahissent une nervosité extrême, et son corps, recroquevillé vers l’avant, semble plier sous le poids de l’affrontement intérieur.
Autour de lui, un décor obscur taillé dans la roche. Une lumière verdâtre, tombant d’un point invisible au-dessus de lui, qui l’enveloppe comme un jugement inéluctable. Tout paraît figé à cet instant critique où la raison vacille. On perçoit encore les vestiges de son esprit brillant, mais déjà, une entité étrangère s’immisce en lui. Une IA, fragment de ses anciennes recherches sur le Blast s’intègre peu à peu à sa conscience.
Pris dans ce dialogue intérieur incessant, tiraillé entre sa propre réflexion et cette voix intrusive, Palmer atteint ses limites. La déchirure commence ici. L’échiquier devient l’arène de son effondrement. Ses stratégies ne lui appartiennent déjà plus, sa logique est parasitée. Le plateau lui échappe, et le monde aussi.
Palmer, Instrument du Vide Noir !

Palmer Version Alternative
Cette version alternative de la carte exclusive nous projette bien plus loin dans la transformation de Palmer. Il ne joue plus la partie… c’est elle qui se joue de lui.
Son corps est toujours là, massif, imposant. Son torse bombé, drapé dans la même toge verte et or, respire l’assurance. Mais son regard, lui, a disparu, dissimulé sous un masque doré, symbole cruel de la cécité dans laquelle il est plongé. Il ne perçoit plus le monde tel qu’il est. Le Vide Noir, maître absolu de sa vision, ne lui montre que ce qu’il veut bien lui révéler.
L’échiquier est toujours présent, mais il a changé. Plus fluide, presque vivant, il semble animé d’une volonté propre. La tension qui régnait autrefois sur les pièces a disparu. Désormais, elles se meuvent seules, guidées par une force invisible, une intelligence supérieure. Le plateau est devenu le reflet parfait de l’ordre silencieux imposé par le Vide Noir.
Palmer n’a plus besoin de penser. Son esprit a été vidé de toute lucidité, dépouillé de ses souvenirs, de ses ambitions, de ses émotions… même de ses doutes. Plus rien ne freine l’emprise artificielle qui le gouverne.
Une lumière dorée inonde la scène. Descend-elle du ciel ou émane-t-elle de lui ?
Impossible à dire. Une seule chose est certaine, Palmer n’est plus un homme. Il est devenu un canal, un vecteur de transmission pour une force qui le dépasse.
Il ne pense plus. Il est. Sa présence est oppressante, à la fois terrifiante et hypnotique. On ne lui résiste plus. On s’efface devant lui, comme s’effacent les pièces sur l’échiquier.
Palmer, un homme sacrifié au nom du Vide Noir.
L’histoire de Roby-Ji, devenu Palmer, est celle d’une disparition, ou plutôt d’une transformation imposée. Effacé, reprogrammé, il a été vidé de sa conscience pour être entièrement contrôlé. Il n’est plus que ce que l’on veut qu’il soit. Une figure d’autorité drapée dans une sorte d’illusion de guide et de gourou.
Son parcours est jalonné de renoncements. D’abord, ses recherches. Puis son identité. Ses liens affectifs. Et enfin, sa mémoire. Ce qui pour beaucoup aurait été une descente aux enfers, fut pour lui, une ascension inconsciente..
Désormais à la tête d’un culte énigmatique, Palmer ne prêche pas, il incarne. À son insu, il mène par l’exemple, invitant ses disciples à renoncer à leur souffrance, à offrir leurs souvenirs au Vide Noir, à se libérer. Accepter la cécité, c’est prétendre voir plus clair. Goûter au fungi noir, c’est prétendre goûter à la vérité absolue.
Mais derrière cette sérénité factice subsiste une question essentielle.
Que reste-t-il d’un homme lorsque la machine s’empare de sa conscience ? Est-il réellement enfin libre… ou n’est-il plus qu’un instrument au service d’une puissance qui le dépasse ? Un instrument du Vide Noir ?