
Sijin, sa venue déchire le ciel du Rift.
Dans un tumulte hypnotisant, Sijin semble émerger d’une plaie béante déchirant le ciel du Rift et fascinant et terrifiant les spectateurs. Une faille cosmique, un gouffre noir constellé d’éclats violets et de fulgurances d’énergie bleue, absorbant la lumière et plongeant le Rift dans les ténèbres. Ce vortex d’où Sijin surgit pourrait être l’Invermonde, ce territoire énigmatique et interdit, reflet inversé d’Artellium, où les lois du réel se plient devant les cauchemars les plus insondables.
Autour de lui, l’happesanteur foudroie la roche. Des fragments de pierre, affranchis de l’attraction du sol, flottent en suspens, comme en attente d’une volonté, d’un signal. Le Rift paraît en proie à une anomalie éternelle, une ébullition silencieuse, altérée par la seule présence de cette entité aux milles yeux effrayants.
Sijin, une créature difforme et énigmatique.
Il est des créatures que l’on peut qualifier d’immenses, mais Sijin n’est pas de ceux-là. Lui, il est titanesque, hors normes, échappant à toute échelle concevable. Son corps ne répond à aucune forme définie, ni carré, ni rond, ni ovale, ni même polygonal. C’est une masse organique flottante, hérissée d’yeux exorbitants de tailles inégales, certains semblent figer la vie, par leur seule présence. Des orbes jaunes et rouges, incrustés dans une chair sombre et visqueuse, ils palpitent comme des petits êtres affamés, avides de toute forme de vie…..
Mais c’est en l’observant plus attentivement, que le vrai malaise s’installe. Ses contours se refusent à la stabilité, oscillant entre l’authentique et l’éphémère. Sijin est ici et ailleurs, réel et irréel, une aberration devenue personnification du vide. Plus qu’une créature, Sijin est un oubli, volontaire sûrement, une faille vivante qui engloutit tout sur son passage. Un amas incohérent de matière, nourri par les pensées, les souvenirs, et même jusqu’à l’identité et l’âme de ceux qui le croisent.
Ses bras colossaux s’étendent dans toutes les directions, ils sont tentaculaires et ornés de griffes acérées, qui semblent capables de capturer tout ce qui traîne à la ronde. Les idées de ses proies, leurs réalités alternatives, autant que les fragments d’existence qu’il leur arrache sans vergogne. Sijin irait même jusqu’à ce qui constitue l’essence de leur monde.
Un face-à-face mémorable avec l’oubli.
Au loin, face à Sijin, se dresse la silhouette minuscule d’un homme seul, mais pourtant animé par une détermination incroyable. Il nous tourne le dos, mais sa posture demeure fière. Avec sa cape fouettée par les vents du Rift, il a l’allure d’un héros défiant l’impossible.
Qui peut-il être ? Un habitant du Rift ? Un nomade ? À quelle faction et à quel clan appartient-il ? Peut-être l’a-t-il déjà oublié ?
À mesure qu’il se rapproche et observe cette créature, il sent que quelque chose en lui s’échappe, se dissipe, de façon imperceptible. Ses repères vacillent, ses certitudes s’effritent. Bientôt, il ne saura plus ni son identité, ni ce qu’il fait à cet endroit !
Le contraste entre cette frêle silhouette et l’immensité de Sijin ne fait qu’amplifier l’angoisse de la scène. L’attrape-rêves n’est peut-être pas juste un voleur de souvenirs, ni un prédateur de désirs. Peut-être est-il venu pour anéantir l’avant et l’après, ne laissant derrière lui qu’un chaos absolu, une absence indicible, la certitude que rien d’autre hormis son être n’a jamais existé.

Sijin, un cauchemar éveillé ?
Le Halo de lumière qui surgit de derrière Sijin, ne semble pas émaner du ciel du Rift. Il a l’air de s’échapper de la déchirure causée par la créature. Les lueurs roses, violettes, et bleues entourent Sijin, comme si sa seule présence suffisait à plier la matière et l’énergie. Tout cela altère la réalité pour en façonner une nouvelle version, une réalité plus troublante, plus…..vide.
Il est l’anomalie qui sème le désordre et l’oubli, mais lui, il ne dérive jamais au gré du chaos. Sijin avance tranquillement. Il suit sa trajectoire. Il sait où il va..
Cette carte ne peut être une simple illustration. Elle est tellement de choses. C’est une légende, une confrontation, une énigme effrayante, une invitation à l’interprétation. Possède-il une force cosmique tout droit sortie de l’Invermonde ? Pourquoi s’acharne-t-il à traquer les rêves de ses proies ? Pourquoi traque t’il ces rêves précisément ? Qu’en fera-t-il ? Quels sont les rêves de l’homme qui lui fait face ? Quels sont les rêves des habitants du Rift ou même d’Artellium tout entier ?
Peut-être n’y a-t-il plus rien à chasser. Peut-être ne subsiste déjà plus que lui, Sijin, l’oubli incarné, qui engloutit les pensées, les souvenirs, les existences, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une vérité absolue. Celle qui affirme et prouve qu’hier n’a jamais eu lieu et que demain ne verra jamais le jour. La seule vérité qui subsiste est Sijin.